Économie bruxelloise: la croissance reste faible, mais la confiance remonte

par | 12 Déc 2025 | Actualité de Bruxelles

Rate this post

Croissance atone mais confiance en hausse : l’économie bruxelloise entre ombres et lueurs

Au premier semestre 2025, l’économie marchande de Bruxelles affiche une expansion presque imperceptible, à +0,1 %, quand la Flandre et la Wallonie progressent respectivement de +0,4 % et +0,8 %. Toutefois, la baisse de l’inflation et la remontée de la confiance des entreprises et des ménages fournissent quelques raisons d’espoir. Derrière ce tableau contrasté se profilent des enjeux institutionnels, des choix budgétaires et des dynamiques sectorielles qui dessineront l’avenir de la région-capitale.

Un premier bilan contrasté : croissance poussive et éclats de dynamisme

Concrètement, l’Institut bruxellois de statistique et d’analyse (IBSA) observe que le secteur marchand bruxellois a à peine bougé au cours des six premiers mois de 2025. Avec une croissance de +0,1 %, Bruxelles reste en deçà des deux autres Régions : la Flandre (+0,4 %) et la Wallonie (+0,8 %). Cette performance modeste s’explique notamment par le recul continu de la production industrielle (-6 % sur la même période) et par une reprise de la construction encore loin du niveau de 2019.

Cependant, plusieurs signaux positifs ressortent. La baisse de l’inflation a redonné du moral aux acteurs économiques. En pratique, les ménages retrouvent un pouvoir d’achat légèrement plus confortable, et les entreprises osent davantage investir (+1,2 % par rapport au premier semestre 2024). Parmi les secteurs qui tirent leur épingle du jeu figurent l’informatique, les sièges sociaux et la gestion d’entreprises, l’industrie alimentaire et pharmaceutique, qui renforcent leurs capacités de production et d’innovation.

Les freins structurels : paralysie politique et endettement régional

Mais cette embellie reste fragile. À terme, l’absence prolongée de gouvernement régional – plus de 500 jours sans exécutif depuis 2024 – constitue l’un des principaux freins à une relance durable. En l’absence de décisions budgétaires claires, les grands projets d’infrastructure et les investissements publics peinent à voir le jour. Or Bruxelles dépend fortement de ces dépenses pour soutenir son dynamisme urbanistique et économique.

Lire aussi :  Actualité à Bruxelles : Découvrez les projets et initiatives qui façonnent la capitale belge

Par ailleurs, les contraintes budgétaires régionales limitent la marge de manœuvre de la Région-capitale. Entre la gestion de la Mobilité (avec le renforcement de la zone à faibles émissions), le financement de la voirie et celui des services publics, le budget disponible se réduit. En conséquence, le secteur de la construction redémarre mais ne parvient pas à retrouver son niveau de 2019, et l’industrie manufacturière souffre d’un manque d’investissements lourds.

Secteurs porteurs et perspectives d’emploi

Pourtant, l’économie bruxelloise ne se résume pas à ses difficultés. Les secteurs à forte valeur ajoutée offrent des perspectives encourageantes. Avant tout, l’IT et les services aux entreprises restent des moteurs de croissance, grâce à la présence de multinationales et d’activités financières au cœur de la capitale européenne. Ces branches annoncent une augmentation nette des intentions d’embauche, signe d’une création d’emplois à venir.

De même, l’industrie pharmaceutique et l’agroalimentaire continuent d’investir en R&D et en capacité de production. Ces deux secteurs, moins sensibles aux cycles conjoncturels, renforcent la résilience de l’économie locale. En pratique, les investissements croissants de +1,2 % traduisent aussi la volonté des entreprises de moderniser leurs outils face à la concurrence internationale.

Enjeux politiques et défis de compétitivité

Le principal défi à Bruxelles demeure institutionnel. Enquête menée, on découvre combien la formation rapide d’un gouvernement régional est cruciale pour débloquer les décisions stratégiques et sécuriser de nouveaux financements. Sans unité politique et sans plan de relance clair, le risque est de voir la capitale stagner face à ses voisines, là où la Flandre et la Wallonie disposent d’exécutifs pleinement opérationnels.

Lire aussi :  Inspection économique: « Toutankhamon », qui dénonçait les escroqueries dans le marché de l’art, licencié

Parallèlement, la Région bruxelloise doit conserver son attractivité comme hub européen et financier. Cela implique une meilleure coordination des infrastructures de transport, une gestion plus fluide de la LEZ (Low Emission Zone) et une simplification administrative pour attirer start-up et investisseurs. En pratique, la concurrence interrégionale renforce l’urgence d’un plan d’action global, associant économies verte et numérique.

Vers une reprise solide ou simple répit ?

En pratique, la baisse de l’inflation et la remontée de la confiance ouvrent une fenêtre de tir pour consolider la reprise. Cependant, l’IBSA rappelle que ces signaux restent « fragiles ». Plusieurs questions restent en suspens : la diminution continue de l’inflation suffira-t-elle à soutenir la consommation ? Les intentions d’embauche se traduiront-elles réellement en créations d’emplois durables ? Quel impact aura le renforcement de la LEZ sur l’activité logistique et le commerce urbain ?

À terme, la résilience de Bruxelles dépendra aussi de sa capacité à diversifier son tissu économique, à combler le retard industriel et à réduire la précarité au travail. Car la croissance nominale ne suffit pas : il faut qu’elle soit partagée et qu’elle profite tant aux grandes entreprises qu’aux travailleurs bruxellois. Au cœur de ces défis, la dimension politique reste déterminante : un gouvernement stabilisé et un plan budgétaire cohérent pourraient enfin apporter les moyens nécessaires pour transformer les lueurs d’espoir en une reprise solide et pérenne.

0 commentaires

Articles Connexes