30 000 voitures bruxelloises ne pourront plus circuler dans la capitale : rush chez les concessionnaires auto

par | 8 Déc 2025 | Actualité de Bruxelles

Rate this post

Bruxelles renforce la LEZ : 30 000 voitures Euro 5 interdites en 2026

À compter du 1er janvier 2026, la Région bruxelloise interdit la circulation des diesels Euro 5, essences Euro 2 et certains véhicules au LPG dans sa Zone de Basse Émission (LEZ). Enjeu majeur pour la qualité de l’air, cette décision contraint pas moins de 30 000 automobilistes à changer de stratégie ou à s’exposer à une amende de 350 € après une tolérance de trois mois.

Un coup d’envoi à 2026 sous tension

Concrètement, la LEZ de Bruxelles exclura les voitures de norme Euro 5, les modèles essence immatriculés entre 1996 et 2001 (Euro 2) et certains LPG dès le Nouvel An. Au total, 30 000 véhicules bruxellois seront concernés, et près de 400 000 voitures belges pourront être interdites sur le territoire régional si elles ne respectent pas les normes. Après un avertissement, les contrevenants s’exposent à une amende de 350 €, avec une période de tolérance de trois mois pour remplacer ou adapter leur véhicule. Face à cette échéance, les concessionnaires enregistrent un afflux exceptionnel de clients cherchant un modèle conforme, prêts à payer jusqu’à 3 000 € à 4 000 € de plus que prévu.

Renforcer la zone à faibles émissions : enjeux et objectifs

Depuis sa création, la LEZ bruxelloise vise à améliorer la qualité de l’air et à réduire les émissions de particules fines. Le renforcement des normes s’inscrit dans une stratégie de transition écologique, en phase avec les directives européennes et les politiques nationales. La Région annonce que les avertissements seront envoyés par courrier, et qu’un outil en ligne (Laissons respirer Bruxelles) permettra aux automobilistes de vérifier en un clic la conformité de leur véhicule. Cette mesure prolonge une série d’actions similaires entreprises à Paris, Amsterdam ou Londres, qui ont progressivement durci leurs critères d’accès pour protéger la santé publique.

Lire aussi :  Ni la Belgique ni Bruxelles n’anticipent suffisamment les changements climatiques, selon Brulocalis

Un marché automobile en effervescence

Le renforcement de la LEZ crée un véritable mouvement de panique chez les automobilistes équipés d’un véhicule non conforme. « Les gens, la première chose qu’ils disent c’est : ‘c’est urgent, est-ce possible de livrer une voiture directement ?’ », explique Stanny Lanoo, vendeur dans une concession multimarques bruxelloise. Avec plus de 1 000 véhicules en stock, certaines enseignes proposent une livraison en moins de 48 heures. Mais le prix à l’achat refroidit plus d’un acheteur : « C’est minimum 18 000-19 000 €, soit 3 000-4 000 € de plus que prévu », confie un client dominical.

Ce contexte alimente les marges des professionnels et questionne l’équilibre du marché. Les modèles électriques et hybrides rechargeables deviennent prisés, mais une étude d’une ONG européenne souligne que ces dernières polluent parfois presque autant que les essences traditionnelles sur un cycle complet. Dans l’urgence, les automobilistes hésitent entre plusieurs carburants et technologies face à une offre riche mais complexe.

Une mesure qui soulève des interrogations sociales

Si l’amélioration de l’air est un objectif consensuel, la rapidité de la mise en œuvre inquiète les ménages à revenus modestes et les travailleurs frontaliers. Sans mécanisme de prime à la conversion ni de subvention spécifique, ces automobilistes risquent d’être pénalisés. À terme, le coût de l’amende pourrait peser davantage que l’achat d’une voiture plus récente, conduisant certains à payer les 350 € et à continuer d’utiliser leur ancien véhicule hors du périmètre urbain.

« Malheureusement, à Bruxelles, ça a beaucoup changé. Et il faut une voiture aujourd’hui », déplore un conducteur. L’absence d’accompagnements financiers accentue le risque d’inégalités territoriales et sociales. Plusieurs associations demandent un dispositif de soutien renforcé, tandis que certains élus pointent une décision adoptée « trop brutalement » et accusent la Région de multiplier les reports et les changements de calendrier, fragilisant la confiance des citoyens.

Lire aussi :  Schaerbeek interdit les rassemblements de plus de cinq personnes dans le quartier après la fusillade mortelle de Marbotin

Vers d’autres mobilités et perspectives

À moyen terme, la contrainte pourrait accélérer la mutation des habitudes de déplacement. Covoiturage, transports en commun et déplacements doux (vélo, trottinette) sont souvent présentés comme des solutions. La Région étudie également l’extension de lignes de tram et l’augmentation des bus à haut niveau de service pour absorber le trafic détourné. Toutefois, l’aménagement d’infrastructures cyclables reste jugé insuffisant par de nombreux cyclistes.

Parallèlement, le salon de l’auto de Bruxelles, prévu début 2026, offrira des promotions traditionnelles qui pourraient alléger le coût d’acquisition, notamment pour les véhicules électriques d’entrée de gamme. Reste à savoir si ces initiatives seront suffisantes pour accompagner la transition écologique et sociale dans la capitale.

0 commentaires

Articles Connexes