Derby bruxellois : Anderlecht relance sa dynamique tandis que l’Union marque le pas
En s’imposant 1-0 face à l’Union Saint-Gilloise grâce à un but de Nilson Angulo, le RSC Anderlecht décroche sa quatrième victoire consécutive et reprend pied dans la lutte pour le titre. Ce succès intervient après une période de doute tactique et symbolise un tournant pour Besnik Hasi, tandis que les leaders du championnat semblent payer le prix de leur aventure en Ligue des champions.
Un tournant décisif pour le derby bruxellois
Concrètement, ce derby disputé au Parc Astrid a remis en lumière l’enjeu d’une confrontation longtemps dominée par l’Union. Premier club belge par son histoire et son palmarès, Anderlecht restait sur plusieurs revers contre les Saint-Gillois. Mais avec ce 1-0 signé Nilson Angulo, les Mauves se replacent dans la course au titre et profitent du faux pas du Club de Bruges pour recoller au podium. À la 16e journée de Pro League, chaque point compte et ce déplacement à Bruxelles marque un regain de confiance.
Au-delà du résultat, l’aspect symbolique n’a pas échappé à Nordin Jbari sur « Complètement Foot ». Pour lui, cette victoire, c’est d’abord « le mot Anderlecht », synonyme de renouveau et de fierté retrouvée. Face à un rival qui a longtemps dicté sa loi à domicile, le Sporting a enfin effacé la sensation d’impuissance qui collait à sa peau ces dernières saisons.
Le renouveau tactique d’Anderlecht
La clé de ce succès réside dans l’évolution du système de jeu. Fini le seul attaquant de poche, place à un duo offensif qui offre un meilleur équilibre. Besnik Hasi, souvent décrit comme un entraîneur « à l’ancienne », a accepté d’ouvrir son schéma grâce à l’apport de son adjoint Edward Still. En pratique, ce passage à deux attaquants a libéré Thorgan Hazard, montée en puissance, et permis à l’équipe de produire du jeu de manière plus fluide.
Christophe Franken note d’ailleurs sur la même antenne que ce pragmatisme tactique reste efficace : « C’est la troisième fois de suite qu’Anderlecht gagne 1-0, un peu à l’image d’Arsenal. » Mais derrière le réalisme se cache une volonté de séduire le public. « Quand tu joues à Anderlecht, si tu produis du jeu, le public est avec toi, même en cas de défaite », rappelle Nordin Jbari. En bétonnant intelligemment les derniers instants, les Mauves ont su protéger leur avantage et confirmer la validité de ce virage stratégique.
Une Union Saint-Gilloise en manque de fraîcheur
Après avoir créé la surprise en battant Galatasaray en Ligue des champions, l’Union Saint-Gilloise a semblé peser de tout son poids européen au Parc Astrid. Mais la tension physique et mentale liée à cette première aventure continentale a pesé sur les organismes. David Hubert, entraîneur des Unionistes, aurait pu tempérer son souhait de s’appuyer systématiquement sur son « équipe-type ». En ne tournant pas suffisamment, il a peut-être sous-estimé le besoin de récupération de certains cadres comme Kamiel Van de Perre.
Offensivement, les carences se sont fait cruellement sentir. Promise David, héros en Turquie, n’a pas confirmé, tandis que Raul Floruckz et Kévin Rodriguez peinent à peser sur le jeu. « L’attaque de l’Union n’est pas géniale », tranche Christophe Franken, pointant un manque d’options. Ce déficit de percussion remet en question la capacité du champion en titre à gérer la double casquette Europe-championnat, où l’énergie et la régularité sont indispensables.
Les hommes forts et les absents
Nilson Angulo incarne la réussite de cette soirée mauve. Entré en position d’attaquant axial, il a profité d’un système plus ambitieux pour se montrer décisif. Thorgan Hazard, souvent un cran derrière, a retrouvé de l’aisance dans les couloirs et dynamisé l’entrejeu. À l’inverse, au sein de l’Union, le manque de fiabilité offensive se fait sentir dès qu’on enlève la performance individuelle d’un tout récent buteur de Ligue des champions.
Au milieu, la bataille d’intensité a tourné à l’avantage d’Anderlecht, plus frais et plus équilibré. En défense, le duo MacAlister-Burgess, blessé d’un soir offensif massif en Turquie, n’a pas démérité, mais son secteur offensif a manqué d’inspiration. À terme, le retour en forme de certains cadres sera déterminant pour la suite du championnat.
Perspectives pour la course au titre
À court terme, Anderlecht confirme qu’il s’agit d’un sérieux prétendant au titre. Quatre victoires de rang, dont trois à l’arraché, démontrent une capacité à gérer les moments clés. Concrètement, le Sporting a recollé à un duo de tête qui semblait inaccessible il y a encore quelques semaines. À terme, la réussite de cette reconstruction dépendra de la durabilité du système à deux attaquants et de la capacité de Hasi à doser entre pragmatisme et ambition offensive.
Pour l’Union Saint-Gilloise, la route est semée d’embûches. La gestion de la fatigue européenne restera un défi permanent. David Hubert devra apprendre à alterner entre ses priorités pour éviter le coup de pompe. À mi-saison, l’enjeu sera de trouver un équilibre entre l’exploit continental et une régularité suffisante en championnat.
Ce derby bruxellois marque un véritable tournant dans la hiérarchie locale. Anderlecht a prouvé qu’il pouvait se réinventer, tandis que l’Union doit démontrer que sa récente gloire européenne ne se fera pas au détriment de son championnat. Le suspense reste entier pour cette lutte au sommet de la Pro League.


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